Voici un comparo sortit tout droit du site www.moto-station.com et qui pourrait peut-être aider notre gitan a choisir sa future monture.
Voici notre premier duel moto 2010... et pas des moindres ! Puisqu'on parle ici de best seller et de motos au potentiel tout aussi décapant.
La Kawasaki Z1000, grosse nouveauté 2010 dans la catégorie des roadsters sportifs, s'oppose ici à la référence en place, la Honda CB1000R. La couronne va-t-elle changer de tête (de fourche) ? Réponse en avant-première sur Moto-Station !
Ce comparatif peut presque se lire comme le second volet d'une saga dont le nombre des épisodes n'est pas encore déterminé par les productions hollywoo....japonaises. Souvenez vous : en septembre 2008, nous avions déjà confronté la Honda CB 1000 R à la Kawasaki Z 1000 et la Yamaha FZ1.
Et la Honda avait largement dominé la rencontre, écrasant la
concurrence en termes de performances moteur et de rigueur de partie cycle. Si la Honda a gagné une bataille sur Moto-Station, elle s'est également imposée en terme de chiffre de vente : 2 543 exemplaires écoulés en 2009, contre 1 046 Z 1000. Mais elle n'a pas gagné la guerre pour autant ! En 2010, la nouvelle Kawasaki Z 1000 que nous avons déjà testée en présentation officielle va tenter de la déloger de son trône. Elle compte pour cela sur une refonte totale : partie cycle, moteur, esthétique... tout y est passé !
Alors quels sont les arguments de la nouvelle Z ? Et la Honda, qui semblait posséder tant d'avance, est-elle débordée par la tornade verte ? En selle !
La CB 1000 R ? Une grosse 600Ne nous embarrassons pas d'un tour du propriétaire pour détailler la qualité de fabrication de ces motos ou énumérer leur équipement. Vous pourrez lire ceci en seconde partie, juste avant l'analyse du passage au banc de puissance moteur. Passons directement aux commandes. Pour
rappel, votre aimable serviteur mesure 1,69 m pour 68 kg : pas vraimentle format rugbyman... Et déjà des différences notables se profilent.
Même s'il m'est facile de poser un pied à plat sur chacune d'elle, la différence de gabarit saute aux yeux. La Honda CB1000R reste une "grosse 600 cm3", très fine à l'entrejambe grâce à l'architecture de son cadre à poutre supérieure. J'ai l'impression d'être "assis sur la roue avant", tenant alors un guidon très large et assez plat, dans l'esprit "stunt" en somme. La Kawasaki Z 1000, qui a perdu pas mal de poids (environ 10 kg) en 2010, reste une grosse moto, large d'épaule et
d'assise : c'est un choix de designer. De fait, même si elle est plus basse de selle (815 mm contre 828 mm pour la Honda), elle demande plus d'efforts pour toucher le sol. En outre, la nouvelle Z affiche une nouvelle ergonomie. Par rapport à la génération antérieure, on fait davantage corps avec elle. On serre mieux avec les cuisses ce réservoir très affiné et l'on saisit naturellement ce guidon moins relevé que le cintre limite custom de l'ancien modèle. En déplaçant les deux motos moteur éteint, on en vient à douter de la différence de poids :
seulement 1 kilo en faveur de la Honda. En effet, celle-ci laisse à penser qu'elle est plus légère encore. Voyons cela avec l'aide de lamécanique.
Ville : Avantage HondaLa sonorité des Honda engendre rarement l'extase, et la CB1000R ne déroge pas à la règle. Le timbre est clairement teinté de sportivité, mais ça reste fade. A côté, la Z enchante dès la pression sur le démarreur : rhaaaaa, lovely... Comme la première Z de 2003 et ses fameuses flûtes, le modèle 2010 chante allègrement, tandis que sa boîte à air résonne au dessus du réservoir via ses écopes étudiées à cet effet. Commandes douces pour les deux motos, commodos intuitifs : en route. Pour affronter la ville, chacune dispose de ses arguments, avec une avance pour la Honda. Elle se montre fine, légère et maniable, et séduit par l'onctuosité de sa boîte de vitesses, précise et douce. En outre, elle braque bien mieux que la Kawasaki, moins maniable et d'autant plus pénalisée par son pneu arrière de 190 (180 sur la Honda).
La native d'Akashi ne peut se rattraper que grâce à son guidon plus étroit qui accroche moins les rétroviseurs. Les deux motos disposent de mécaniques souples et reprennent facilement à 1 500 tr/min sur les intermédiaires. Là, on remarque le velouté de l'injection PGM FI Honda, très précise et au dosage parfait (comme d'hab', en somme). La Kawasaki présente une très agréable poignée des gaz, mais l'injection Keihin génère un léger à-coup à chaque reprise. Agaçant, mais pas aussi pénalisant que celui d'une Yamaha FZ1 par exemple. La Honda prend donc les devants en ville, malgré le charme déjà perceptible de la Z.
Autoroute : Miss Z envoie de l'air !Contrainte obligatoire, nous nous sommes infligés une portion d'auto...beurk. Question tenue de cap, nos adversaires du jour se valent grosso modo. Question confort, la Z l'emporte grâce à une position plus inclinée, qui aide à davantage affronter la pression du vent. Sa selle est également plus moelleuse. Les vibrations sont présentes, mais ne gênent pas plus que ça. Quelques reprises laissent clairement entrevoir le potentiel moteur de Miss Kawa, qui envoie de l'air ! Elle est particulièrement musclée aux allures usuelles. Entre 80 km/h et 200 km/h (sur une autoroute allemande bien entendu), elle largue tout simplement la Honda. Cela est d'autant plus fort que la Honda faisait figure de référence en la matière. Et les relances canonesques de la Kawasaki ne relèvent pas d'une démultiplication ultra raccourcie, les deux motos tournant à environ 5 500 tr/min à 130 km/h (difficile d'être plus précis avec leur satané compte-tours numérique si délicat à lire).
En fait, avec la Z, les reprises sont tellement grisantes qu'on cherche toujours un prétexte pour jouer les hommes-canons. Mais la Honda attend son heure, quelques kilomètres plus loin.
Route : La CB1000R au top dans les viragesBretelle de sortie, carrefour giratoire en train de sécher, plaque
d'humidité à contourner pour mettre gaz en grand... La Honda se joue des difficultés. Elle impose d'emblée la supériorité de son châssis, toujours au top du top. Elle se pilote comme une 600, mais avec un coeur de 1 000 cm3. La Honda "atomise" les enchaînement de virages, alors que la Kawasaki demande plus de cuisses et de bras. Elle se montre toutefois incroyablement plus cohérente que l'ancienne mouture. Mais en entrée de courbe, la Honda se montre plus homogène, que ce soit au relâcher du frein avant ou dans les courbes prises sur l'élan. La
Kawasaki suit de près, mais semble incapable d'imposer son rythme quand le parcours devient très technique. Tout cela est finalement conforme à ce qu'on pouvait s'imaginer. Côté freinage, les deux motos sont équipées d'étriers radiaux Tokico (mais ils sont différents) et maître cylindre radial. C'est performant et plein d'agrément, même si la Honda
reste plus rigoureuse sur les gros freinages. Sans doute une conséqence directe de la qualité de ses suspensions, plus progressives. La Kawasaki tangue, pompe légèrement plus et encaisse moins bien les passages sur les bitumes fripés. Malgré tout, c'est encore une fois nettement mieux que sur le modèle 2009. La Kawasaki a refait une partie de son retard, sans pouvoir dominer la Honda dans le sinueux.
Bilan : Un finish à la photo !Alors, verdict de ce comparatif ? Ex-aequo ? La Kawasaki s'impose en moteur, en performances et en sensations, il n'y a pas photo ! Elle est diablement plus sexy à piloter que la Honda. Cela suffira à en convaincre certains, d'autant qu'elle se montre beaucoup plus efficace que l'ancienne génération. Là non plus, il n'y a pas photo ! En revanche, la Honda conserve les bonnes manières de la marque et présente un agrément de tous les instants. De fait, elle reste au top
sur tous les terrains : ville, route, efficacité sportive. En ce qui
concerne son tempérament effacé, un échappement adaptable, même homologué, rajoutera de toute évidence un peu d'ambiance. La CB1000R reste une machine très aboutie, performante et pleine d'agrément. En fait, il y a un vrai critère déterminant pour vous pousser à choisir l'une des deux : le style. Et là, comme dans le sketch, c'est vous qui voyez !
Honda CB1000R | |
- agrément général
- performances moteur/châssis
- qualité de fabrication
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- tempérament policé
- sonorité fade
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Kawasaki Z 1000 | |
- vraie nouvelle moto
- sensations et sonorité
- performances
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- gabarit plus imposant
- précision et agilité en retrait
- vieillissement (?)
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