Fini le calcul de la vitesse instantanée où on pouvait freiner. Maintenant, calcul de la vitesse moyenne entre deux points... Lutte du gouvernement contre la vitesse tout court !
La vitesse moyenne de circulation sur routes ou sur autoroutes sera bientôt contrôlée par des radars d'un nouveau genre, les radars tronçons. Il s'agit de radars automatiques qui contrôlent la vitesse moyenne de circulation des véhicules sur une distance plus ou moins longue.
Le fonctionnement des radars tronçonsLe fonctionnement du radar tronçon est très simple.
Tout d'abord, une première caméra enregistre le passage de toutes les voitures à l'entrée du tronçon controlé. Un ordinateur reconnait automatiquement la plaque d'immatriculation et enregistre l'heure exacte de passage au dixième de seconde près.
Il en est de même à la sortie du tronçon, une autre caméra enregistre le passage des véhicules et l'ordinateur enregistre la plaque et l'heure.
Enfin, comme la distance entre les deux caméras est connue, l'ordinateur calcul la vitesse moyenne de circulation sur le tronçon. Par exemple, si la voiture a mis 5 minutes et 45 secondes pour parcourir 12.8 km sur une autoroute, sa vitesse moyenne est de 133.6 km/h au lieu de 130 km/h reglementaire.
Comme ce système ne fait pas appel à une mesure de vitesse instantanée, il ne devrait pas y avoir de marge de tolérance comme pour les autres contrôles radars. Si vous êtes controlé pour une vitesse de circulation de 133.6 km/h au lieu de 130 km/h, vous recevrez votre contravention par La Poste.
Les expérimentation en cours
Deux systèmes expérimentaux, informatifs mais non répressifs, sont déjà en place en France. Ils ont été installé à l'initiative de deux sociétés d'autoroutes qui sont Cofiroute et ASF. Le premier est installé sur l'A10 depuis juillet 2003 au nord d'Orleans, le second est installé sur l'A7 au sud de Montélimar. Trois caméras installées sur 2 ponts distants de plusieurs kilomètres détectent les véhicules. Le site "amont" identifie les plaques d'immatriculation des véhicules et les transmet au site “aval“. Celui-ci reconnaît les véhicules et calcule instantanément la vitesse moyenne pratiquée sur les tronçons concernés. Si cette vitesse excède 130 km/h, le numéro de la plaque d’immatriculation du véhicule concerné s’affiche sur un panneau lumineux avec un message de prévention.
Pour le volet repressif, la Direction des Programmes Interministériels de Contrôle Automatique (DPICA) a financé le Centre d'études techniques de l'équipement (CETE) Méditerranée pour la réalisation d'un prototype pour la mesure du temps de parcours. Ce prototype, baptisé SCALP a pour objet de tester la faisabilité technologique, juridique et pratique en vue d'homologuer des systèmes prouvant qu'un trajet a été parcouru trop vite. Le prototype existant et parfaitement fonctionnel aujourd'hui consiste en 2 lecteurs de plaques déplaçables, autonomes pendant quelques heures et en lien GPRS avec un ordinateur superviseur chargé de produire des constats de vitesse moyenne pratiquée. Pour l'instant, le prototype ne traite pas des échanges avec le Centre National de Traitement chargé d'envoyer les contraventions. Cet aspect sera traité lors de la rédaction du cahier des charges d'homologation des équipements de contrôle-sanction de vitesse moyenne.
Sur le document ci-dessous issu d'un document officiel présenté au Congrès 2008 ATEC-ITS par le CETE Méditérannée, on s'aperçoit que le prototype mis au point par le CETE peut être utilisé sur des tronçons avec plusieurs limitation de vitesse.
D'après le Ministère des Transports en charge de la sécurité routière, le radar tronçon ne devrait plus être utilisé à titre informatif, mais bien répressif. Un marché devrait être lancé au deuxième semestre 2010 pour le déploiement de ce nouveau type d'équipement.
Les radars tronçons à l'étrangerPlusieurs pays européens utilisent déjà des systèmes similaires, l'exemple le plus connu est celui de l'Italie où le système Tutor est utilisé uniquement sur autoroute, mais, la Norvège l'utilise également sur des routes classiques.
D'autres pays voisins ont également prévu la mise en place de radars de contrôle de vitesse moyenne, c'est le cas notamment pour la Belgique où des radars tronçons non repressif sont désormais installés (tunnel autoroutier de Cointe à Liège) et en Suisse.
Source : radars-auto.com
Pour Georges Mothron, député UMP du Val d'Oise, "ce système semble plus pertinent et surtout moins dangereux que celui mis en place actuellement, car il n'incite pas les automobilistes roulant à des vitesses excessives à ralentir de manière brusque à l'approche des radars automatiques".
Ce nouveau dispositif doit "inciter à une nouvelle prise de conscience sur l'importance de la vitesse, afin de passer en 2012 sous la barre des 3.000 morts sur les routes par an", espère le ministère des Transports.
Quelque 4.262 personnes ont été tuées sur les routes en France en 2009, soit une baisse de la mortalité de 0,3% par rapport à 2008, selon un bilan provisoire de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR).
(Source AFP)