Pont St-Michel. Le motard agressé est mort
Violence. La sûreté départementale accélère son enquête sur le vol avec violence d'une moto fin septembre à Toulouse
On peut mourir à Toulouse en plein jour, sur un axe très fréquenté, simplement parce qu'on essaie de défendre son bien. Ce constat est insupportable et pourtant… Frédéric Daigneau, 25 ans, est mort mardi matin dans le service de réanimation de l'hôpital Purpan. Malgré les soins, ce Toulousain n'a pas survécu à l'agression lâche dont il a été victime alors qu'il se trouvait au guidon de sa moto, le dimanche 28 septembre sur le pont Saint-Michel vers 18 h 30.
Bloqué par un scooter, agressé par un individu, Frédéric Daigneau a résisté. Et il a retiré les clefs de sa puissante Yamaha. Son agresseur n'a alors pas hésité : il lui a immédiatement porté deux coups de couteau ! Le motard a lâché sa clef et il a vu partir à toute allure son engin et ses deux agresseurs qui ont traversé le pont et disparu dans la rue Sainte-Lucie. Aidé par une automobiliste de passage, le motard a même tenté de se lancer à la poursuite des deux voleurs mais ils ont vite disparu. Les pompiers et une équipe d'urgentistes du Samu sont venus récupérer le blessé à l'entrée de l'avenue de Muret pour le transporter jusqu'aux urgences de l'hôpital Purpan.
Recherches importantes aux arènes
Au départ, une blessure profonde au bras semblait la plus spectaculaire. En fait rapidement, les examens réalisés aux urgences ont montré aux médecins une plaie très importante du foie. Une pathologie « gravissime » qui malgré les soins et les efforts des équipes soignantes, n'ont pas permis de sauver Frédéric Daigneau.
Dès que la gravité de l'agression a été connue, les services d'enquête de la sûreté départementale ont été mobilisés. Le parquet a même organisé une réunion spécifique pour caler les axes de travail. Les enquêteurs de la brigade des affaires générales ont multiplié les investigations après avoir réalisé une remise en situation et organisé des constatations scientifiques sur le pont Saint-Michel.
Les policiers de la sûreté restent très discrets sur l'avancée de l'enquête. Hier des recherches importantes avec un fort dispositif policier ont été réalisées dans les caves et les garages d'un immeuble du quartier des Arènes. Rien n'a filtré sur l'objet de ces investigations. Deux jeunes habitants du quartier, entendu dans la journée et visiblement soupçonnés, ont été laissés libres hier à l'issue de leurs auditions. Le travail d'enquête va se poursuivre sous la direction de la juge d'instruction Myriam Viargues. Mardi matin, le parquet a ouvert une information pour « vol avec arme suivie de violences ». Cette information devrait rapidement faire l'objet d'une nouvelle qualification : « Vol avec arme ayant entraîné la mort… »
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L'inquiétude des possesseurs de deux-roues
Le vol de la moto du pont Saint-Michel constitue un nouvel exemple de la violence d'individus qui frappent sans limite pour dérober voiture, moto ou scooter… « Presque tous les jours j'ai des clients qui m'annoncent le vol de leur deux-roues. Je le dis souvent : il vaut mieux laisser partir son engin. Bien sûr, c'est rageant mais la vie est plus importante », confie la responsable d'une concession Yamaha à Toulouse. Depuis deux mois à Toulouse, quatre vols de motos de forte cylindrée ont été répertoriés par les enquêteurs. Par la même bande ? Pour la revente ? Pour le « plaisir » de conduire un gros cube ? Ces questions restent sans réponse. Les enquêtes le diront peut-être. Les témoins de l'agression du pont Saint-Michel peuvent contacter les enquêteurs au 05 61 12 80 86 ou 06 98 64 93 39.