4 vérités sur les radars
En 2003, quand les radars ont été installés, la grande majorité des conducteurs approuvaient leur mise en place. On leur avait dit que les radars sanctionneraient les grands délinquants de la route, et amélioreraient la sécurité routière.
Aujourd'hui, un sondage montre que deux conducteurs sur trois refusent la mise en place de nouveaux radars. Pourquoi ce changement ? Parce qu'on sait désormais que les radars ne sauvent pas de vies, qu'ils flashent en majorité les conducteurs qui n'ont pas une conduite dangereuse mais dépassent d'un km/h ou deux la limitation de vitesse, et que l'argent ponctionné par les radars ne sert pas à améliorer la sécurité routière.
Voici quatre grandes vérités sur les radars, à garder en tête et à diffuser le plus largement possible :
Vérité n°1 : la baisse de la mortalité routière est bien antérieure à la mise en place des radars
Le nombre de tués sur les routes est en baisse depuis plus de 30 ans : il est passé de quatorze mille en 1973 à cinq mille en 2003. Cette amélioration de la sécurité routière d’année en année est due principalement à l’optimisation de la sécurité dans les véhicules, à la modernisation du réseau routier, à la lutte contre l'alcoolisme au volant, aux campagnes de sensibilisation et à une répression ciblée et mesurée.
Rien à voir avec l'installation des radars fin 2003 !
Vérité n°2 : A ce jour, aucune étude scientifique française n’établit un lien direct entre vitesse et mortalité routière
Au lieu de mener des analyses poussées sur les causes d’accidents, le gouvernement nous rabâche en boucle son éternel dogme: « 1 % de vitesse en moins, c’est 4 % de morts en moins ». Mais au final, quelle est la base scientifique de cette affirmation ? Apparemment il s’agirait d’une vague étude suédoise datant des années 1980, jamais réactualisée depuis, ni même adaptée à la réalité française.
Mais c’est un dogme très pratique : il permet de s’acharner sur la vitesse, et de faire passer le moindre petit dépassement de la limite autorisée pour un acte criminel. Ce qui, bien sûr, légitime les radars dont 93 % des flashs concernent des dépassements de moins de 20 km/h.
C’est pour cela qu’on le préfère à d’autres études, menées par exemple aux Etats-Unis, qui montrent au contraire que permettre aux conducteurs d’adapter leur vitesse aux conditions de conduite fluidifie le trafic et fait baisser le nombre d’accidents.
Vérité n°3 : deux radars sur trois ne sont pas placés à des endroits dangereux
C'est ce qu'a révélé le magazine Autoplus en avril 2010, d'après une étude poussée de chaque radar du pays et des zones répertoriées comme accidentogènes.
Pour qui croirait encore que l'emplacement des radars est choisi pour éviter les accidents, et non pour faire du chiffre, rappelons que parmi les 60 radars qui flashent le plus en France, 50 se trouvent sur autoroute, le type de réseau le plus sûr du pays !
Vérité n°4 : l'argent des radars ne sert pas à améliorer la sécurité routière
Les radars rapportent gros : 974 millions d’euros en 2010 ! Voici comment a été réparti cet argent :
- 517 millions d'euros sont partis directement dans les caisses de l'Etat
- 212 millions d'euros ont été versés aux entreprises qui fournissent et entretiennent les radars (SAGEM, SPIE…)
- 180 millions d'euros ont été alloués à l'Agence de Financement des Infrastructures de Transport (AFITF), qui a la charge de répartir ces fonds entre projets de transport ferroviaire, routier et fluvial.
- 35 millions d'euros sont allés financer l'Agence nationale pour la Cohésion Sociale et l'Egalité des Chances
- 30 millions d'euros ont été accordés aux départements, qui ont la charge d'entretenir la majorité du réseau routier (377 986 km de routes départementales et 11 640 km de routes nationales)
C'est sur ce type de routes qu'ont lieu 3 accidents mortels sur 4, et pourtant il s'agit de la part la plus faible dans le pactole des radars.
Les nids-de-poule se multiplient, des chaussées déformées ne sont pas réparées, des carrefours dangereux ne sont jamais aménagés…
Source : liguedesconducteurs.org