Manuel Valls veut recueillir l'avis du Conseil national de la sécurité routière.La fin de l'éthylotest obligatoire dans nos voitures, c'est maintenant. Selon les informations recueillies par Europe 1, c'est en substance le message qu'a fait passer le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, lors d'une conférence de presse pour la réinstallation du Conseil national de la sécurité routière.
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Une loi jamais appliquée.Cette loi est théoriquement entrée en vigueur le 1er juillet dernier mais n'a jamais réellement été appliquée. Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on est assez clair : "personne au gouvernement n'a envie de s'embêter avec cette règle décidée sous la présidence Sarkozy".
Des éthylotests distribués pour la fête de la musique
Et pour cause, théoriquement, les premiers contrôles devaient avoir lieu le 1er novembre avec, à la clé, une amende de 11 euros pour les automobilistes ayant oublié de se munir de leur "ballon" personnel. Mais dans les faits, cette mesure a été repoussée devant l'incapacité de répondre à la demande de la seule usine qui fabrique les appareils en France. Manuel Valls avait donc repoussé l'application des sanctions au 1er mars 2013.
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Manuel Valls veut "réévaluer" la réforme.Le ministre va demander en parallèle au Conseil national de la sécurité routière de rendre d'ici cette date une évaluation de la pertinence de cette mesure. "Ce dispositif et sa mise en oeuvre posent un certain nombre de questions légitimes, donc il faut l'évaluer (...). Le Conseil, présidé par le député Armand Jung, évaluera ce dispositif et après cette évaluation, j'en tirerai les conclusions", a-t-il précisé mardi matin au micro d'Europe 1.
Une première étape avant vraisemblablement d'enterrer le dossier.
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"Un pur gadget", pour la Ligue contre la Violence routière. Pour Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, pas de grands regrets à voir disparaître ces éthylotests obligatoires. Cette mesure est en effet un "pur gadget". Elle énumère au micro d'Europe 1 la liste des problèmes de ces éthylotests : "Il faut rappeler que 80 % des accidents mortels ont lieu au-delà de 1,2 g d'alcool, qu'ils ne sont pas fiables, qu'ils contiennent des substances chimiques toxiques, que dès 2002, il était recommandé que les gendarmes ne les utilisent pas, qu'ils ne supportent pas le chaud, pas le froid, et qu'en plus ils sont devenus introuvables". En bref, selon elle, rendre obligatoire les éthylotests ne "sert à rien".
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"Un mauvais signe" pour les conducteurs.Pour Pierre Chasseray, président de l'association "40 millions d'automobilistes", supprimer les éthylotests obligatoires c'est au contraire un "mauvais signe envoyé aux automobilistes". "L'alcool est aujourd'hui la première cause de mortalité sur la route. c'est pour ça qu'il faut envoyer des signes positifs aux conducteurs", a-t-il expliqué sur Europe 1. "Qu'est-ce qu'on a aujourd'hui comme moyen de savoir si on est positif ou non aujourd'hui ? C'est l'éthylotest", est-ime-til.
Source : europe1.fr